1.
Ecoute ! Je suis l’oiseau de fin-du-monde Je déployais un plumage fabuleux, les sirènes pleuraient dans les saules, la neige remontait les vaisseaux jusqu’au cœur – Ecoute ! Le ressac a dévasté mon jardin d’encens et d’eau pure – l’obscurité embrase les roseaux – Voguant de nuit sur l’herbe rousse, je suis le corps comblé de fruits qui chante l’air du noyé ; je glisse encore – Ce sont les fleuves qui nous retournent d’un coup, portant leurs encolures à nos bouches – ce goût de fer dans notre sang : Je suis le visage derrière le visage, l’univers entier dans l’os de la mâchoire, l’œil du chien sur la terre, le feu fragile des mains entre les mains. 2. "Celui qui erre la nuit prend l'apparence du paon et perd la vue " Je me souviens de cette balafre val frangé d'or peuplier le souci de la rivière et le tumulte des airs ardoise où crissent les oiseaux des cîmes; et au fond du sang le puits qui bout devant chaque porte: et au milieu de la chambre l'âcre nid de cendres. |